Les Doors avaient donc ainsi leur forme définitive. Le nom avait été également adopté, reprenant la vieille idée de Morrison et de son ami Dennis Jakob, mais en le réduisant à l'essentiel : The Doors. A son origine on trouvait la fameuse phrase du poète anglais William Blake :
" There are things that are known and things that are unknown ; in between are doors " (Il est des choses qu'on connaît et des choses que l'on ne connaît pas ; entre les deux il y a des portes), phrase qui avait également inspiré le titre de The Doors of perception, l'ouvrage d'Aldous Huxley sur les effets de la mescaline. On le voit, aucun nom n'aurait pu exprimer autant en un seul mot, ni être mieux approprié...
Dans la littérature française ce n'est pas seulement la poésie qui attire Jim Morrison, mais aussi des écrivains comme Blaise Cendrars et Louis-Ferdinand Céline, dont le roman grinçant et magnifique, Voyage au bout de la nuit, inspira "End of the night" :
Take a highway to the end of the night / end of the night...
Take a Journey to the bright midnight / end if the night...
Realms of bliss / Realms of light
Some are born to sweet delight
Some are born to the endless night
End of the night...
Mais ce qui fait de Jim Morrisson un cas exceptionnel, c'est l'étendue de sa culture, qui allait bien au-delà des quelques "classiques" auxquels se limitaient les autres. Il avait en particulier une connaissance approfondie de la poésie française de la fin du XIXè siècle, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, et les Symbolistes à leur suite, auxquels il s'identifia très étroitement par la forme comme par l'esprit, dans le style comme dans les aspirations.
Morrison était plus lucide, qui disait ; "J'amène le chaos en paroles, les autres ramènent l'ordre en musique…"